A l’occasion de cette 28e édition, certains joueurs ayant fait les beaux jours du tournoi ont accepté de confier leurs souvenirs de finale. Le dimanche 13 février 2000, Marc Rosset décrochait son troisième titre marseillais face à un certain Roger Federer .
Marc Rosset : « Je me sentais à la maison ! »
« Cette finale contre Roger reste mon meilleur souvenir à l’Open 13. Et pourtant, j’en ai énormément ici. J’ai gagné trois fois le tournoi et j’ai toujours aimé l’ambiance. J’aime la ville de Marseille, je suis fan de l’équipe de foot, c’est une ville spéciale pour moi. Mais là, c’était un moment important : déjà, parce que c’était la première finale de Roger sur le circuit. C’était aussi la première finale 100 % suisse. Et puis je l’ai gagnée cette finale, alors que c’était un moment où je n’étais pas forcément au top. Je me souviens qu’au début, j’étais un peu nerveux et que je servais très mal. Du fond du court, il était bien plus solide que moi, alors c’était compliqué. J’ai eu la chance de réussir à améliorer la qualité de ma balle et de pouvoir le battre. On se connaissait bien et je savais bien sûr déjà à l’époque qu’il en gagnerait beaucoup d’autres ! De mon côté, ça a été l’un des derniers.
J’adorais ce tournoi, j’étais fier de l’avoir remporté trois fois. D’ailleurs dès que je perdais ici, ça me gavait. Une fois, je m’étais cassé le pied, fracture de fatigue, en Coupe Davis. C’était en 1995, la semaine qui précédait l’Open 13. J’étais quand même venu à Marseille en béquille. Cela avait été horrible pour moi parce que je ne pouvais pas jouer alors que je restais sur deux titres d’affilée ici. Quand tu es joueur de tennis, il y a forcément des tournois que tu aimes et d’autres que tu aimes moins. Le fait que ce soit en indoor, c’était forcément un tournoi que j’appréciais particulièrement. Il est super bien organisé, avec des conditions de jeu vraiment bien. Le central est vraiment sympa à jouer, avec de très bonnes conditions.
Quand tu es francophone, c’est un tournoi que tu vas sûrement plus apprécier. En parlant français, tu te sens un peu plus à la maison. Moi j’ai toujours adoré, car j’y ai aussi noué des amitiés. Tous mes souvenirs à Marseille, sportifs et extra sportifs, sont très forts. Bref, il y avait une ambiance particulière. Je me sentais très à l’aise, un peu comme à la maison, et c’est certainement pour ça que j’ai gagné trois fois le tournoi. Si je regarde ma carrière, finalement, j’ai souvent joué là où j’étais heureux. Et c’était le cas à Marseille. »
Roger Federer : « Très dur de perdre »
« Cette finale face à Marc, ça a été très dur pour moi de la perdre. Etre face à lui ne me dérangeait pas trop car déjà je savais que quand tu entres sur un terrain , il ne faut pas penser à l’adversaire. Mais je me souviens que j’étais passé tout près et que sur la balle de match, dans le tie break du 3e set, j’avais tapé la bande du filet. J’avais le sentiment de n’avoir vraiment pas de chance et j’étais très déçu. Pour moi, c’était assez dramatique. J’étais en larmes et Marc m’avait dit de ne pas m’en faire, que j’en gagnerais d’autre. Et heureusement, un an plus tard, il y a eu mon premier titre. C’était très spécial pour moi. Car après cette finale perdue à Marseille, je ne plaisante pas quand je dis qu’à un moment, j’avais peur de ne jamais remporter de tournoi.
Ensuite, il y a eu l’édition 2003, quand j’ai enfin gagné le tournoi contre Jonas Bjorkman. C’était important pour moi car le tournoi comptait vraiment beaucoup. Marseille est un grand tournoi, très bien organisé et avec un public exceptionnel. C’est un tournoi qui est différent, il faut le voir de ses propres yeux pour s’en rendre compte ! Si un jeune joueur me demandait son avis sur le tournoi, voilà ce que je lui dirais : « C’est un tournoi indoor, mais avec toujours une super météo. Et puis c’est le Sud de la France, une région très agréable, avec un public incroyable. Bref, jamais tu ne regretteras ce déplacement. Sincèrement, je n’ai vraiment que de bons souvenirs à Marseille ! »