A l’occasion de cette 28e édition, certains joueurs ayant fait les beaux jours du tournoi ont accepté de confier leurs souvenirs de finale. Le dimanche 19 février 2006, Arnaud Clément, l’enfant du pays, s’imposait face à Mario Ancic.
Arnaud Clément : « Un de mes meilleurs souvenirs »
« Avant la finale, je me sentais extrêmement déterminé, mais aussi tendu et confiant. Un peu tout en même temps ! J’avais perdu en finale en 1999 et je savais que c’était ma chance et qu’il fallait absolument la saisir. J’étais confiant car j’avais fait un des cinq plus beaux matchs de ma carrière en demie face à Rafa. C’était comme dans un rêve. Je pense l’avoir vraiment dominé, même si c’est un magnifique combattant et que cela s’est finalement joué à rien. Mais même quand j’étais tout près de la défaite dans le troisième set, j’ai continué à prendre les initiatives qu’il fallait pour me qualifier pour la finale.
Après ça, Mario Ancic, je ne le redoutais pas vraiment. En fait, je pensais que c’était un profil qui pouvait me convenir, même si c’était un joueur redoutable en indoor. Un point crucial est que j’ai très bien débuté, mettant tout de suite le doute dans sa tête. Et j’ai tenu le cap sans jamais baisser d’intensité. Il n’a jamais trouvé la solution pour me perturber dans mon plan de jeu. J’ai eu ce confort rare pour une finale de dominer le match d’un bout à l’autre. C’était fantastique.
En plus, c’était Marseille donc quand je levais la tête pendant le match, je reconnaissais énormément de visages. J’ai eu un soutien extraordinaire. Le public m’a vraiment donné beaucoup de force toute la semaine, et ce jour-là en particulier. Et puis, après avoir bien débuté, j’ai également très bien fini ce match. C’était fabuleux : ce moment incroyable où tu réalises que tu as atteint un des objectifs de ta carrière ! Le fait de partager ça avec mes proches était aussi un moment fort, surtout avec mon frère qui est Marseillais et qui m’entraînait à cette époque. Je n’aurais pas gagné l’Open 13 sans lui. Je me souviens que j’étais très heureux mais également très ému. C’est toujours délicat d’établir une hiérarchie, mais c’est sans aucun doute l’un des plus beaux souvenirs de ma carrière. »
Mario Ancic : « Une finale à sens unique »
« J’adorais jouer à Marseille, notamment pour les conditions de jeu. Et puis la ville me rappelait la mienne, Split en Croatie, qui est également une ville côtière avec des gens qui ont du tempérament et qui sont fans de sport. A Marseille, j’ai presque toujours bien joué. En 2006, tous les matches étaient difficiles, dès le 1er tour face à Baghdatis. Je me souviens avoir battu Ivan Ljubicic en quart et Sébastien Grosjean en demie. Il s’agissait de deux matches consécutifs très rudes.
Pour la finale, j’étais favori sur le papier mais je savais que ça allait être difficile car Arnaud jouait dans son jardin. En plus, il a toujours été un adversaire difficile pour moi : solide, agressif pour un joueur de son gabarit, capable de venir beaucoup à la volée même après le service, ce qu’il faisait d’ailleurs très bien sans doute grâce au double où il était exceptionnel. La finale a été à sens unique. Il remportait ses jeux de service facilement, alors que moi j’étais sous pression à chaque fois que je servais. Il a superbement bien joué, en prenant le contrôle du match dès le début.
Une défaite, ce n’est jamais facile mais celle-ci n’a pas été trop dure à encaisser car j’étais en pleine forme et qu’ensuite, je suis vite devenu Top 10. A l’inverse, j’ai senti que la victoire d’Arnaud était très spéciale pour lui. Disputer un tournoi à la maison est déjà une chose particulière, mais le remporter en est une autre. L’ambiance était extraordinaire et je suis certain que, pour lui, ça a dû être formidable.
Marseille restera toujours un endroit spécial pour moi, j’y ai des souvenirs exceptionnels. Malheureusement, c’est aussi là que j’ai dû abandonner au 1er tour en 2007 car j’étais tombé malade. Ensuite, je n’ai plus rejoué pendant 6 mois. »