A l’occasion de cette 28e édition, certains joueurs ayant fait les beaux jours du tournoi ont accepté de confier leurs souvenirs de finale. Le dimanche 18 février 2001, Yevgeny Kafelnikov s’imposait face à Sébastien Grosjean.
Yevgeny Kafelnikov : « Je n’oublierai jamais cette victoire »
« Evidemment, la première chose marquante qui me revient est que j’ai remporté cette finale le jour de mon anniversaire. C’est quelque chose de très rare, je n’oublierai jamais cette victoire. En demi-finale, j’avais battu Roger Federer. Tout le monde savait qu’il allait devenir un joueur exceptionnel. Il n’avait que 20 ans mais il était déjà très mature. Il m’avait battu la semaine précédente à Milan, alors cette demie contre Roger était comme une revanche pour moi. Et puis, je voulais prouver que j’étais capable de tenir contre les jeunes. On savait tous que Roger allait passer du temps en haut du classement, mais on ne se doutait pas qu’il y resterait aussi longtemps.
Sébastien, lui, était un adversaire compliqué à jouer. A cette période, il était Top 10. Cette année-là d’ailleurs, on s’est rejoué plusieurs fois et il m’a battu, notamment en finale à Bercy. Mais là, à Marseille, j’étais heureux d’ajouter un titre à mon palmarès car j’avais 27 ans et je savais que mes belles années étaient derrière moi. J’aimais beaucoup ce tournoi.
Dès la première fois que j’ai mis les pieds à Marseille en 1994, comme un « rookie » de 20 ans, l’accueil a toujours été exceptionnel. C’est un tournoi où j’ai toujours ressenti de très bonnes sensations, il était prioritaire sur mon calendrier. Je n’ai pas eu le temps que je souhaitais pour pouvoir découvrir la ville comme il se doit, mais l’hôtel était superbe, le stade génial, et puis il y avait la mer. C’était en février, alors certes je n’ai jamais pu en profiter complètement, mais j’adorais regarder la mer. Je trouvais cela très relaxant. Mon seul regret est de ne jamais avoir pu aller voir un match de l’OM : soit ils jouaient à l’extérieur, soit je jouais au même moment qu’eux ! »
Sébastien Grosjean : « Frustré d’avoir perdu ! »
« C’était un événement très spécial pour moi, d’autant que c’est là, en 1997, que j’ai intégré pour la première fois un tableau principal. J’avais eu une wild-card, parce que j’avais fini n°1 juniors en 1996. C’était un moment particulier : le fait d’être chez moi, devant ma famille, mes amis. Et puis, c’est aussi un tournoi que j’allais voir quand j’étais plus jeune. Quand on joue au tennis et qu’on veut devenir professionnel, on pense aux tournois du Grand Chelem, à Roland-Garros et s’il y a un événement dans sa ville, on pense à ce tournoi-là. Ce premier match sur le circuit principal reste vraiment un grand souvenir, quelque chose de fabuleux. Alors atteindre la finale, c’était extraordinaire.
Cette finale reste donc aussi un beau souvenir, même si j’étais frustré d’avoir perdu. Kafelnikov était un super joueur, en grande forme à ce moment-là, mais quand même ! Il y a ce regret-là quelque part mais après, chaque rencontre, chaque Open 13 étaient particuliers. Celui de la finale ne ressort pas forcément du lot. Pour moi, c’était vraiment la possibilité de jouer devant la famille. Jouer devant ses proches est toujours très motivant. En fait, si je réfléchis, je me dis qu’il y a eu plein de bons moments, pas seulement la finale. Je pense aussi à la victoire en double en 2003, avec Fabrice Santoro.
Aujourd’hui, l’Open 13 Provence est devenu un rendez-vous incontournable des Marseillais et moi, j’adore toujours autant y revenir. On est content de voir un super plateau sportif, mais ça va au-delà de ça. C’est devenu plus qu’un tournoi de tennis. C’est aujourd’hui un rendez-vous incontournable. Oui, il y a le foot, il y a l’OM bien évidemment, mais il y a la semaine de l’Open ! »