A l’occasion de cette 28e édition, certains joueurs ayant fait les beaux jours du tournoi ont accepté de confier leurs souvenirs de finale. Le dimanche 16 février 2003, Roger Federer remportait à l’Open 13 Provence, face à Jonas Bjorkman, le cinquième titre de sa carrière.
Après sa finale perdue trois ans plus tôt, le Suisse avait promis à Jean-François Caujolle, directeur du tournoi, qu’il reviendrait tant qu’il n’aurait pas gagné.
Roger Federer : « Un rêve de gagner à Marseille »
« J’ai trois très beaux souvenirs à Marseille. D’abord quand j’ai battu Carlos Moya, qui était 5e mondial. Je n’avais même pas 18 ans et je n’étais pas encore dans le Top 200. Le fait de battre un joueur de ce calibre a été un tournant dans ma carrière. Mon objectif était d’être numéro un mondial et je savais que pour y arriver, il fallait beaucoup travailler.
Ensuite, il y a aussi eu ici la première finale de ma carrière. Je me rappelle comme si c’était hier de ce match face à mon très bon pote Marc Rosset. Et enfin, il y a cette édition 2003, quand j’ai gagné le tournoi contre Jonas Bjorkman. C’était important pour moi pour plusieurs raisons. Malheureusement, l’année d’avant, j’avais dû renoncer à jouer parce que j’étais blessé. Je me sentais vraiment mal pour l’équipe d’organisation, pour le public, pour mes supporters, car le tournoi comptait vraiment beaucoup pour moi. Et puis, il y avait le souvenir de la première finale perdue. Alors pour moi, c’était un rêve de gagner à Marseille. Je crois que c’est ce que j’ai dit après le match. Je me souviens que j’étais nerveux avant d’entrer sur le court, justement parce que je pensais au match contre Marc où j’avais perdu au tie-break du troisième set. Alors après cette victoire face à Jonas Bjorkman, j’étais vraiment heureux.
Depuis ma première participation, j’ai toujours voulu donner le meilleur de moi ici. En plus, j’adorais jouer en indoor au début de ma carrière. Et Marseille est vraiment un grand tournoi, très bien organisé et avec un public exceptionnel. C’est un tournoi qui est différent, il faut le voir de ses propres yeux pour s’en rendre compte. Si un jeune joueur me demandait mon avis sur le tournoi, voilà ce que je lui dirais : « C’est un tournoi indoor, mais avec toujours une super météo. Et puis c’est le sud de la France, une région très agréable, avec un public incroyable. Bref, jamais tu ne regretteras ce déplacement. »
Jonas Bjorkman : « Un supporter très spécial ! »
« C’était il y a longtemps, je ne me souviens que du résultat, plus vraiment des détails. Bien sûr, j’ai perdu contre Roger Federer, ça, c’est simple à se rappeler ! J’étais confiant en entrant sur le court car je jouais très bien depuis le début de la semaine. Et puis le mois d’avant, j’avais atteint les quarts à Milan et j’étais devenu papa. Mon année commençait plutôt bien.
En demi-finale, j’avais bénéficié du forfait de Nicolas Escudé. Je dis « bénéficié » mais paradoxalement, cela ne me faisait pas vraiment plaisir car j’aurais préféré jouer plutôt que d’avoir ce jour « off ». Si je ne me trompe pas, en finale, j’avais réussi à aller jusqu’au tie-break au deuxième set. Il y a sûrement des choses que j’aurais pu faire différemment, mais ça n’aurait sans doute rien changé. Je connais bien Roger et la poignée de main était très amicale. Il y avait aussi le public qui était toujours excellent à Marseille. Chaque année, il y avait une ambiance géniale. En revanche, je dois avouer que je n’ai pas beaucoup de souvenirs de la ville car je n’avais pas beaucoup de temps pour me promener. Malgré ça, j’ai toujours adoré jouer à Marseille.
Je me souviens d’une anecdote sympa. Mon kiné était aussi celui de l’équipe suédoise de hockey sur glace, au sein de laquelle figurait le légendaire Peter Forsberg. Il était un peu blessé et devait se faire soigner. Mon kiné m’a demandé s’il pouvait venir pendant le tournoi pour qu’il puisse aussi s’occuper de lui. J’ai évidemment dit oui et du coup, pendant toute cette semaine-là, j’avais un supporter très spécial puisqu’il y avait dans mon box le plus grand joueur de hockey sur glace suédois ! Cela tombait vraiment très bien pour lui, car c’était un fan de tennis. Et pour moi, le fait d’avoir atteint la finale était d’autant plus sympa. »